Moyens financiers en 2014

L’année sous revue, un crédit de 94 millions de francs a été débloqué en faveur de l’économie des productions animales (y compris pour la promotion de l’élevage et les contributions à l’élimination des sous-produits animaux).

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Moyens financiers en faveur du marché des animaux de boucherie et du marché de la viande

L’OFAG a confié à la coopérative Proviande un mandat d’exécution de mesures de politique agricole concernant les animaux de boucherie et le marché de la viande.

Évaluation impartiale de la conformation des animaux de boucherie

En application de l’ordonnance sur le bétail de boucherie, Proviande est chargée de classer par conformation et par état d’engraissement les animaux de boucherie abattus dans les grands abattoirs (c’est-à-dire ceux où l’on abat au moins 120 porcs ou 23 unités de gros bétail par semaine). Le classement des bovins, des ovins, des caprins et des équidés repose sur une appréciation visuelle de la conformation et de l’état d’engraissement selon les critères CH-TAX. Quant au classement des porcs, il est obtenu en mesurant la proportion de viande maigre au moyen d’appareils. Les résultats de ce classement réalisé impartialement sont enregistrés de façon centralisée sur un serveur de la société Identitas SA. L’opération a également lieu dans les autres abattoirs, à de rares exceptions près, mais elle est effectuée par le personnel de l’abattoir. L’impartialité du jugement répond à des impératifs d’amélioration de la transparence et de la conformation des animaux, mais aussi à des objectifs statistiques et à la nécessité de déterminer la juste valeur des animaux de boucherie.

L’amélioration de la qualité des animaux de boucherie, observée ces dernières années, est le résultat du savoir-faire des éleveurs. Près de 66 % des taureaux, 30 % des veaux et 63 % des agneaux ont été classés parmi les carcasses à bon développement musculaire, voire à fort développement musculaire. En 2005, les animaux classés dans ces catégories ne représentaient encore que 43 % des taureaux, 17 % des veaux et 43 % des agneaux. Ces dernières années entre 40 % et 47 % des vaches abattues étaient classées parmi les animaux à développement musculaire moyen ou réduit, ce qui correspond à la nature du cheptel suisse, composé en grande partie de vaches laitières et issu d’une sélection visant spécifiquement les races laitières.

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Surveillance des marchés publics et mesures de désengorgement des marchés

Proviande établit, en accord avec les cantons et organisations paysannes, le programme annuel des marchés publics de bétail de boucherie et de moutons avant le début de l’année civile. Ce programme indique les lieux et les jours de marché ainsi que les catégories d’animaux pouvant être présentées. La mise en œuvre de la Politique agricole 2014-2017 a entraîné une modification de l’ordonnance sur le bétail de boucherie : à compter du 1er juillet 2014, les bovins de boucherie destinés à la vente sur les marchés publics doivent être âgés d’au moins 161 jours. Proviande a adapté ses règlements pour se conformer à cette nouvelle disposition, si bien que les marchés publics des veaux de boucherie ont cessé d’exister après le 30 juin 2014.

Le nombre de têtes de gros bétail vendu aux enchères l’année sous revue marque un recul de 2 500 unités (-4,3 %) par rapport à l’année précédente, en raison d’une diminution du nombre de bêtes de boucherie. Par contre, le nombre des moutons vendus aux enchères a augmenté de 2 500 têtes (+3,5 %) par rapport 2013.

Les animaux invendus en période d’excédents saisonniers ou temporaires ont été réglementairement cédés aux détenteurs de parts de contingents, aux prix fixés hebdomadairement par Proviande. En 2014, ces mesures de désengorgement du marché portaient sur 2 677 ovins et 304 bovins.

Les marchés publics surveillés en 2014, en chiffres

Caractéristiques des marchés surveillésUnitéVeaux ¹Gros bétailOvins
Marchés publics surveillésNombre153709325
Animaux vendus aux enchèresNombre23 97255 72173 383
Nombre moyen d’animaux par marchéNombre15779226
Part des animaux présentés sur l’ensemble des abattages%101433
Animaux cédés pour désengorger le marchéNombre93042677

 ¹ Les marchés publics des veaux de boucherie n’ont eu lieu que de janvier à fin juin 2014
Quelle: Proviande  

 
Pour atténuer les effets des fluctuations saisonnières, qui ont provoqué des excédents au printemps et en été 2014, et soutenir les prix du veau, les abattoirs ont stocké 593 tonnes de viande de veau pour l’écouler en automne. L’OFAG a versé 3,1 millions de francs (environ 5 francs par kilo) pour subvenir aux frais de stockage et compenser la dépréciation due à la surgélation.

Interventions sur le marché des œufs

Le marché des œufs accuse une baisse marquée de la demande après Pâques. Pour atténuer les effets de ces variations saisonnières, l’OFAG a débloqué en 2014, dans les limites des crédits autorisés et après avoir consulté les milieux concernés, un montant d’environ 1,6 million de francs pour des mesures de mise en valeur. Les fabricants de produits à base d’œufs ont cassé pendant l’année sous revue 11,8 millions d’œufs de consommation suisses, dont les blancs et les jaunes d’œuf ont été utilisés par l’industrie alimentaire du pays. Cette mesure a permis de désengorger le marché des œufs de consommation. De leur côté, les commerçants ont réduit le prix de 5,4 millions d’œufs de consommation au profit des consommateurs. La Confédération a accordé une contribution de 9 centimes par œuf cassé et une autre de 5 centimes par œuf vendu à prix réduit. La branche elle-même contribue aussi à l’allégement du marché à hauteur du même montant. En tout, dix entreprises ont participé aux campagnes d’œufs cassés et huit à la campagne de ventes à prix réduits.

Valorisation de la laine indigène

En 2014, l’OFAG a contribué à financer, en premier lieu, des projets innovants de valorisation de la laine indigène, en application de l’ordonnance sur la transformation de la laine de mouton du pays. En second lieu, il a accordé des subventions à des organisations d’entraide qui se consacrent à cette tâche, à condition que le tri, le lavage et la transformation de la laine soient réalisés en Suisse, des opérations dont seul le lavage peut exceptionnellement avoir lieu à l’étranger. En 2014, l’OFAG a soutenu huit projets innovants qui ont reçu au total 0,5 million de francs.

Au cours de l’année sous revue, sept organisations d’entraide ont recueilli 203 tonnes de laine indigène pour la trier et la laver en vue de la transformer en produits finis dans le pays. La contribution versée par la Confédération se monte à 2 francs par kilo de laine lavée et représente 0,4 million de francs au total.

Promotion de l’élevage

En vertu de l’art. 144 LAgr, les contributions fédérales destinées à la promotion de l’élevage ne peuvent être versées qu’à des organisations d’élevage reconnues, dont la liste est publiée sur le site internet de l’OFAG. Les dispositions d’exécution de la loi, qui figurent dans l’ordonnance sur l’élevage (OE), fixe les conditions que doit remplir un syndicat d’élevage de bovins, de porcins, d’ovins ou de caprins, d’équidés, de lapins, de volaille, d’abeilles mellifères ou de camélidés du Nouveau-monde pour être agréé par l’OFAG. La durée de l’agrément est de dix ans au maximum.

Suite à la révision de l’ordonnance sur l’élevage (OE), entrée en vigueur le 1er janvier 2013, les contributions par animal inscrit au herd-book ne sont allouées qu’aux conditions suivantes : a) que les parents et les grands-parents soient enregistrés ou mentionnés dans un herd-book de la même race, et b) que l’animal présente un pourcentage de sang de 87,5 % ou plus de la race. En outre les mesures zootechniques ne donnent droit à une contribution que pour les animaux dont le propriétaire, domicilié en Suisse ou dans la Principauté de Liechtenstein, était membre actif d’un syndicat d’élevage agréé. Les mesures zootechniques ne donnent droit qu’à une seule contribution par animal et par an.

L’amendement de l’ordonnance sur l’élevage le 1er juillet 2014 a permis d’allouer pour la première fois des contributions aux contrôles sanitaires des bovins. L’intérêt de l’opération consistant à relever et à enregistrer les caractéristiques de l’état sanitaire des animaux, réalisée selon des normes internationales, réside principalement dans l’emploi des signes cliniques et diagnostiques pour élever des animaux robustes, notamment grâce à la méthode de la sélection génomique. Les efforts déployés dans ce domaine par les syndicats d’élevage avec l’appui de la Confédération constituent un progrès décisif dans la réalisation des objectifs stratégiques définis pour la période après 2010 par l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires sanitaires (Stratégie Santé animale en Suisse 2010+).

Une contribution de 33,4 millions de francs au total a été versée à 22 syndicats d’élevage en 2014 pour la gestion du herd-book, la réalisation d’épreuves de productivité et la préservation des espèces suisses. Dans le domaine de la préservation des races, il s’agit dans la plupart des cas de projets durant plusieurs années. Les contributions inférieures à 50 000 francs par syndicat d’élevage n’ont pas été versées, sauf en ce qui concerne les races suisses.

 

Répartition des moyens financiers en 2014

Quelque 23,5 millions de francs (soit 70 % des moyens à disposition) ont été alloués à l’élevage des bovins ; les deux tiers de ces moyens ont servi à réaliser des contrôles de la production laitière. Les contributions de la Confédération ont permis de baisser le coût des services fournis par les syndicats d’élevage : par exemple, les éleveurs bénéficient de tarifs réduits pour les contrôles de la production laitière.

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Contrôle des syndicats d’élevage

Les syndicats d’élevage agréés ont été soumis à un contrôle de l’emploi des moyens alloués pour promouvoir l’élevage. Tous les syndicats sont contrôlés au moins une fois tous les cinq ans. Quatre d’entre eux l’ont été en 2014. Le résultat des contrôles figure dans un rapport faisant état des lacunes constatées et des instructions données pour que l’on y remédie.

Préservation des races suisses menacées

Conscient de l’importance que présente la diversité des espèces animales pour l’alimentation et l’agriculture, l’OFAG appuie les actions visant à préserver et à promouvoir les races d’animaux d’élevage d’origine suisse qui sont menacées. Pour être moins rentables, ces races suisses n’en ont pas moins une valeur culturelle et écologique, mais aussi une grande importance pour la biodiversité. Ces races anciennes se caractérisent en effet par une adaptabilité et une rusticité qui leur vaudra un regain d’intérêt, compte tenu de l’évolution des conditions climatiques, des attentes de la société et du consommateur. Il importe donc de les préserver et de les promouvoir. Ces races moins rentables ont survécu jusqu’à aujourd’hui grâce à des éleveurs qui s’investissent beaucoup dans leur travail, avec l’appui technique des syndicats d’élevage. À cet égard, l’appui financier accordé à ce jour par la Confédération s’est révélé favorable au développement des cheptels.

À l’heure actuelle, cette action concerne 23 races, appartenant à diverses espèces (bovins, équidés, ovins, caprins, porcins, abeilles, lapins et volaille), et jugées menacées en raison de leur faible population, à cause d’un degré de consanguinité trop élevé ou à des fins de maintien des traditions. Elle peut se concrétiser sous la forme de projets, formés par des syndicats d’élevage agréés, des organisations non gouvernementales ou des instituts de recherche, qui visent à sauvegarder les races menacées, à créer des produits attrayants issus de ces races, ou à mener des études pour identifier et améliorer la diversité génétique. En outre, l’OFAG organise chaque année un atelier d’amélioration des ressources génétiques animales avec l’Association Suisse pour la Production Animale (ASP). L’édition 2014 de cet atelier était particulièrement axée sur la préservation et l’amélioration des ressources génétiques animales dans les exploitations familiales. Les éleveurs ont pu y présenter les mesures qu’ils ont prises dans ce but. À cette occasion, une discussion a eu lieu sur différents paramètres génétiques auxquels il faudrait accorder plus d’attention. Par ailleurs, l’OFAG continue de renforcer sa collaboration avec le pool national de zoogénétique pour les bovins, les porcs, les chevaux et les chèvres (mesure ex-situ). L’OFAG œuvre aussi sur le plan international, notamment à la présidence de l’European Regional Focal Point for Animal Genetic Resources, qui regroupe plus de 45 États européens, ainsi que dans diverses commissions et groupes de travail de la FAO.

Contributions à l’élimination des sous-produits animaux

Depuis l’entrée en vigueur de la Politique agricole 2014-2017, la contribution à l’élimination des sous-produits animaux a été étendue aux équins et à la volaille, conformément à l’art. 45a, al. 2 de la loi sur les épizooties. L’application cette mesure s’appuiera sur la BDTA, comme c’est déjà le cas pour les bovins, les porcs, les ovins et les caprins. La possibilité de recevoir 25 francs par équidé a déjà eu des effets favorables sur la pratique des abattoirs, plus enclins à déclarer l’abattage des chevaux dans la BDTA. En ce qui concerne la volaille, un nouveau système a été introduit. Celui-ci prévoit le versement aux abattoirs d’une contribution de 12 francs par tonne de poids vif pour l’élimination des sous-produits animaux.

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En 2014, ce sont au total 1,2 million de francs qui ont été versés, pour l’élimination des sous-produits d’animaux de boucherie pesant au total 100 500 tonnes de poids vif, aux 15 abattoirs qui en avaient fait la demande dans la BDTA. Les cinq établissements les plus importants ont reçu 99,9 % de ce montant, dont 50 % sont échus à un seul d’entre eux.

Hans Ulrich Leuenberger, OFAG, Secteur Produits animaux et élevage, hansulrich.leuenberger@blw.admin.ch
Corinne Boss, OFAG, Secteur Produits animaux et élevage
Hanspeter Lüthi, OFAG, Secteur Produits animaux et élevage
Catherine Marguerat, OFAG, Secteur Produits animaux et élevage